Club Impresa : "Les startups sont-elles indispensables à l’écosystème local ?"
Les startups en Corse : complémentaires, structurantes et porteuses d’innovation. Retour sur le débat Club Impresa chez INIZIÀ.

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Un débat au cœur de l’économie insulaire
Le Club Impresa de Corse-Matin s’est tenu le 24 septembre chez INIZIÀ à Ajaccio.
Animé par Sandra Paganelli, il a réuni :
- Emmanuel Pierre, directeur d’INIZIÀ,
- Paul-François de Zerbi, directeur de l’action économique à l’ADEC,
- Marine Casanova, directrice de la Clinique Valicelli et vice-présidente du Comex 40 Corse,
- Sébastien Gilabert, fondateur de Missia Care,
- Franck Zannoni, fondateur de Sora Soins.
Un panel diversifié pour débattre d’une question essentielle : « Les startups sont-elles indispensables à l’écosystème local ? »

Ce que les startups changent déjà en Corse
Les intervenants l’ont rappelé : les startups ne concurrencent pas les secteurs traditionnels, elles les complètent. Elles ouvrent de nouveaux champs d’activité (santé numérique, IA, énergie, cosmétique naturelle…) tout en répondant à des enjeux locaux : maintien à domicile des seniors, prévention des risques naturels, valorisation des ressources endémiques…
Elles contribuent aussi à fixer des compétences et à attirer des talents rares. En lien avec l’Université de Corse et la formation sur le territoire, elles offrent des débouchés qualifiés et limitent l’exode des jeunes diplômés. De plus, la taille réduite du territoire devient un atout : proximité et réactivité facilitent tests, pilotes et retours terrain.
Le rôle des politiques publiques
INIZIÀ, Incubateur de la Recherche Publique labellisé par le MESR, a accompagné près de 100 projets depuis sa création, avec un portefeuille actuel d’une vingtaine de startups suivies sur plusieurs années.
De son côté, l’ADEC consacre environ 20 % de ses moyens à l’innovation. Subventions, prêts, fonds spécialisés : un nouveau dispositif de 6 M€ a été voté ! Ces soutiens publics structurent l’écosystème mais doivent encore gagner en lisibilité, continuité et rapidité d’exécution.
Les pistes d’amélioration évoquées
Les échanges ont mis en avant des freins persistants : taille critique du marché, faible capital privé, complexité administrative, difficultés de recrutement et logement.
Pour y répondre, plusieurs leviers sont proposés :
- Instaurer un continuum de financement fluide de l’amorçage à l’industrialisation,
- Renforcer les terrains d’essai grâce aux achats publics innovants et bacs à sable* réglementaires,
- Développer des sites totems mutualisés (startups, PME, labos, financeurs),
- Travailler sur le capital humain via une marque employeur collective, du mentorat et solutions logement.
Conclusion : la force de la complémentarité
Plutôt que “remplaçables”, les startups sont complémentaires et structurantes. Elles diversifient l’économie insulaire, créent des emplois qualifiés, stimulent l’innovation utile et participent au rayonnement de la Corse.
Avec un financement continu, des terrains d’expérimentation ouverts et une meilleure synergie entre acteurs publics et privés, elles peuvent transformer l’essai : faire émerger de véritables chaînes de valeur ancrées dans le territoire, créatrices de souveraineté et de fierté.
* Un « bac à sable » réglementaire, qui peut permettre aux acteurs de tester leur technologie ou service innovant sans devoir nécessairement respecter l’ensemble du cadre réglementaire qui s’appliquerait normalement, et ce, pour une durée pouvant aller jusqu’à deux ans.