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Retis publie son Livre Blanc sur l'innovation

A l'occasion du dernier salon des entrepreneurs, le réseau des technopôles, incubateurs et centres européens des entreprises innovantes a publié dix propositions pour l’avenir de l’innovation. Ce livre est issu d'une réflexion prospective et collective, réalisée par les 113 entités qui composent Retis et leurs partenaires institutionnels, financiers et privés.

Fort de son expérience de plus de 20 ans sur le terrain et de sa mobilisation auprès des jeunes entrepreneurs comme des PME innovantes - Retis (CEEI, incubateurs et technopôles) accompagne au quotidien plus de 10.000 entreprises innovantes - le réseau décide d'aller plus loin en rédigeant le Livre Blanc de l'innovation. Il fait écho, entre autre, à la stratégie de Lisbonne qui place l'innovation comme source de la performance et de la croissance en Europe.

LES DIX PROPOSITIONS DE RETIS

  • Mieux détecter les projets dans les laboratoires : Mettre en place un véritable partenariat opérationnel entre les cellules de valorisation et les structures d’appui à l’innovation (incubateurs, technopole, CEEI) afin d’intensifier la détection de projets dans les laboratoires.
  • Pour un cursus « Entrepreneur-Etudes » gagnant : Créer des parcours type « Entrepreneur-Etudes » à la manière des sections « Sports-Etudes », à destination des étudiants affichant de réelles dispositions et un esprit entrepreneurial, leur sélection s’opérant davantage sur la capacité des étudiants à porter des projets de création d’activités nouvelles que sur des critères académiques.
  • Le réseau unique à guichets multiples : Favoriser l’émergence de réseaux régionaux uniques de l’innovation en fédérant sur les territoires l’ensemble des acteurs de l’innovation et les incitant à s’inscrire dans une démarche partenariale : le réseau unique à compétences diverses et à guichets multiples. Donner une lisibilité à ces réseaux en communiquant massivement sur eux auprès des différents publics concernés : dirigeants de PME, chercheurs et directeurs de laboratoire, étudiants, etc., et en décrétant le 21 mars “Journée nationale de l’innovation”.
  • Labelliser les structures d’accompagnement : Mettre en place un programme national triennal d’évaluation de la performance pour les structures d’accompagnement des projets innovants — les structures membres du réseau Retis y étant d’ores et déjà prêtes. Créer un label national, voire européen, fondé sur les résultats de ce programme d’évaluation et assujettir les aides à la signature par le porteur d’un contrat d’accompagnement par une structure ainsi labellisée et reconnue.
  • Plus de flexibilité et d’autonomie avec un statut privé : Renforcer la flexibilité et la souplesse des structures d’accompagnement en favorisant l’adoption de statuts privés, ces structures de droit privé devant être capables d’offrir un compromis entre la souplesse requise par les métiers de l’accompagnement et la rigueur exigée par les financements publics. Les sociétés d’économie mixte nous semblent un cadre à privilégier pour les structures d’accompagnement où la logique dominante doit être celle du partenariat public – privé. Cette orientation permettrait d’accroître l’autonomie de gestion de ces structures, notamment en termes de gestion des ressources humaines, mais impose d’ouvrir les organes de gouvernance aux acteurs économiques et aux experts de l’innovation.
  • Rendre l’investissement privé possible : Bâtir un cadre juridique et fiscal favorable à l’investissement privé et étendre le domaine d’application des fondations d’enseignement et de recherche aux structures d’appuis à l’innovation. Prévoir dans ces dispositions un cadre incitatif en direction des ‘‘success stories’’ accompagnées ou ayant été accompagnées, quelque part redevables de l’effort collectif, afin qu’elles contribuent au financement des structures d’accompagnement leur ayant permis de se développer et réussir.
  • Décloisonner les mondes de la recherche et de l’entreprise par les contrats à temps partagés et s’appuyer sur le mécénat d’entreprise : Promouvoir l’emploi de ressources communes entre la recherche, l’enseignement et l’entreprise est essentiel. Il faut permettre aux enseignants-chercheurs d’avoir des contrats à temps partagés entre les universités et les structures d’accompagnement. De la même manière, les entreprises ayant consenti à libérer du temps pour des opérations d’accompagnement doivent pouvoir bénéficier du cadre fiscal du mécénat d’entreprise sur la base du prorata temporis du salaire annuel brut chargé. Dès lors qu’elles sont labellisées et répondent aux critères de performance mis en place (voir proposition 4), les structures d’accompagnement doivent pouvoir être affranchies de la taxe sur les salaires au même titre que les autres organismes de formation.
  • Donner des facilités aux Business Angels : Améliorer le système fiscal lié aux business angels en augmentant par exemple les plafonds de déduction IRPP et réduction ISF ou faciliter leur regroupement au sein de société holding leur permettant de bénéficier des mêmes avantages que les FIP ou les FCPR (défiscalisation à l’entrée et exonération des plus values à la sortie). Mettre en place un programme national d’abondement (fonds publics investis aux côtés des fonds privés) permettant d’augmenter la capacité financière des business angels ainsi regroupés.
  • Impliquer les entreprises cotées : Offrir la possibilité aux entreprises cotées d’investir — à concurrence d’un certain montant à définir — directement dans des jeunes entreprises innovantes de moins de trois ans, ou dans un fonds d’amorçage dédié à de telles entreprises, et ce, en déduction d’une quotité de leurs impôts sur les bénéfices.
  • Pour un engagement sociétal des grands comptes dans les PME innovantes : Développer la notion de responsabilité sociétale au sein de la grande entreprise vis à-vis de la PME innovante. Comme la responsabilité environnementale, cette responsabilité doit pouvoir être mesurée et clairement affichée et prise en compte parmi les différents critères évalués par les cabinets spécialisés. Parvenir à la publication d’un rapport annuel consacré à cet engagement sociétal et faire que la grande entreprise vertueuse puisse en tirer un bénéfice d’image, au-delà de l’intérêt économique.

L’Incubateur Technologique Territorial de Corse (I2TC), membre du réseau Retis depuis 2006, a apporté sa contribution à l'élaboration de ce Livre Blanc.